A Madrid, les syndicalistes de l’usine John Deere interpellent le Premier ministre

Lors d'une visite de Pedro Sanchez à l’usine de John Deere à Getafe (Madrid), le comité d’entreprise a eu l’occasion d’échanger quelques instants avec lui. Extraits du communiqué du syndicat Commissions ouvrières (CCOO) de l’entreprise .

Pedro Sanchez, le chef du gouvernement, en visite à l’usine de John Deere, à Getafe (banlieue de Madrid) (photo correspondant).
Par > Communiqué
Publié le 20 mai 2023
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« Au nom des CCOO, nous lui avons dit que nous savions que son gouvernement avait prolongé jusqu’en 2023 la possibilité de prendre une retraite partielle pour les travailleurs sous contrat dit de remplacement dans les entreprises de l’industrie manufacturière.

Nous avons dit à Pedro Sanchez que nous avons un point dans notre accord qui inclut l’application de cette mesure, bien que la direction de l’entreprise traîne les pieds et ne veuille pas l’appliquer, préférant supprimer des emplois.

Nous avons dit au chef du gouvernement que, sachant qu’il s’est engagé à négocier avec les syndicats avant le 30 juin 2023 sur le maintien de la retraite partielle de remplacement, nous lui demandons de prolonger ce dispositif et de le rendre plus attractif et efficace afin qu’il puisse être réellement utilisé et permettre à toute une série de travailleurs qui ont plus d’années de cotisation de prendre une retraite anticipée sans perte de salaire ou de pension.

La formule de la retraite partielle par allègement a été modifiée par les gouvernements précédents au point de la rendre très difficile à appliquer, afin de permettre le relèvement progressif et réel de l’âge de la retraite à 67 ans, comme le prévoit le SEC de 2011. La section syndicale CCOO de John Deere a présenté une résolution aux groupes parlementaires du Congrès des députés pour que le gouvernement respecte la loi 21/2021 qui établit l’obligation de réaliser un audit public des comptes de la Sécurité sociale.

Selon la Cour des comptes, 103 000 millions d’euros provenant des cotisations des travailleurs ont été dépensés par les gouvernements successifs à d’autres fins, pour des dépenses indues autres que le paiement des pensions. Selon CCOO, ce chiffre s’élève à 519 milliards d’euros.

Si cet audit est réalisé, il montrera que le système public espagnol de Sécurité sociale par répartition est totalement viable et que, par conséquent, toutes les réductions qui ont été effectuées et les autres qu’ils veulent mettre en œuvre ne sont pas nécessaires pour continuer à pousser les travailleurs à allouer une partie de leur épargne à des plans de retraite privés.

Avec l’audit, nous pouvons défendre le fait que la retraite partielle de remplacement peut être maintenue, récupérée et pleinement développée, en forçant les entreprises à l’appliquer, et en réduisant ainsi l’âge effectif et les conditions d’accès à la retraite sans perte de salaire ou de pension.

Nous avons également dit à Pedro Sanchez que nous devrions écouter et soutenir le président brésilien Lula lorsqu’il préconise un cessez-le-feu dans la guerre en Ukraine.

Non seulement elle détruit ce pays, mais elle cause des dommages très importants à l’économie de l’ensemble de l’Europe, dont nous, les travailleurs, souffrons particulièrement. Le président dit qu’il a remercié Lula pour son engagement et ses efforts en faveur de la paix, mais qu’il lui a également dit qu’il fallait partir du fait que nous nous trouvons dans une situation où il y a un pays qui est attaqué et un autre qui est l’agresseur… »

Pablo García Cano Locatelli, syndicaliste des CCOO Industrie, secrétaire du comité d’entreprise de John Deere