Qu’en est-il du résultat des élections en Polynésie ?
« Les élections organisées par le pouvoir colonial français ne peuvent garantir la souveraineté des peuples et l’indépendance des pays sous sa domination », estime l'organisation guadeloupéenne Travayèé péyizan.
- International, Polynésie
En quoi les élections organisées par le pouvoir colonial français pourraient-elles garantir la souveraineté des peuples et l’indépendance des pays sous sa domination ? L’exemple de la Polynésie « française ».
Depuis les élections du 30 avril dernier en Polynésie, on nous gargarise avec le fait que « les indépendantistes ont remporté les élections territoriales », infligeant une défaite au gouvernement autonomiste sortant, proche de la majorité d’Emmanuel Macron. On lit aussi : « Favoris du second tour des élections territoriales en Polynésie française, les indépendantistes se sont imposés dimanche 30 avril et bénéficieront pour la première fois d’une majorité stable pour gouverner la collectivité d’outre-mer, en plein cœur du Pacifique sud. » Cette victoire les placerait « en position de force face à l’Etat français pour négocier un processus de décolonisation et un référendum d’autodétermination », est-il affirmé, car « le parti Tavini, qui a remporté les élections territoriales, aspire à un référendum d’autodétermination ».
Changer sans changer pour pérenniser la domination coloniale
Certains expliquent cependant que « le résultat du vote ne signifie pas que l’indépendance est souhaitée par une majorité des Polynésiens », parce qu’il serait question « au centre du scrutin, des inégalités plutôt que de l’indépendance ». En effet, plus d’un habitant sur quatre vit sous le seuil de pauvreté. C’est à l’initiative d’Oscar Temaru que la Polynésie a été réinscrite en 2013 sur la liste de l’Onu des territoires non autonomes à décoloniser. Mais, depuis, la France fait la sourde oreille. Stève Chailloux, également membre du parti Tavini huiraatira, s’interroge : « Avons-nous déjà vu une collectivité d’Etat, que ça soit la Nouvelle-Calédonie, la Réunion, la Guyane, la Martinique, se développer dans le cadre de la République française ? Car l’indépendance, c’est tout simplement de retrouver la capacité de pouvoir décider nous-mêmes, pour nous-mêmes, chez nous-mêmes. » Dans cette affaire, le but de la France est de se maintenir coûte que coûte.
Changer sans changer, dans le seul but de pérenniser la domination coloniale. Telle est l’astuce mise en œuvre par l’Etat Français dans tous les territoires occupés. Il s’agit de sauter d’évolution statutaire en évolution statutaire, toujours dans le cadre de la domination coloniale, de l’Union européenne et surtout au service du capital. Nous affirmons que non !
Pour l’autodétermination du peuple polynésien
Les élections organisées par le pouvoir colonial français ne peuvent garantir la souveraineté des peuples et l’indépendance des pays sous sa domination.
Et sans délai, il appartient au peuple polynésien, et à lui seul, de mettre en œuvre son processus d’autodétermination pour contrer toutes les velléités du pouvoir colonial de reprendre la main dans cette affaire comme il l’a fait en Kanaky.
Car la France cherche et cherchera à se maintenir à tout prix. Par sa politique de peuplement, elle a rendu les Kanaks démographiquement minoritaires sur leur territoire et s’est organisée dans le cadre d’un processus électoral à long terme pour dénier le droit des Kanaks à l’indépendance nationale et à la pleine souveraineté.
Travayè é Péyizan réaffirme que quand le pouvoir français a décidé d’occuper nos pays, avec la violence que nous connaissons, il n’y a eu aucune consultation de nos peuples ! Aujourd’hui, il doit quitter nos pays, le restituer, le remettre en état dans toutes ses dimensions, y compris humaines.
Avec le peuple de Guadeloupe qui lutte pour sa souveraineté
Plus qu’hier, nous ne pouvons pas compter sur l’Etat français pour notre émancipation et nous devons refuser de participer aux mascarades électoralistes qu’il organise régulièrement dans notre pays qui ne servent qu’à mettre en place ses serviteurs locaux et à légitimer la colonisation.
Nous devons tout faire par nous-mêmes pour aider les travailleurs et le peuple de Guadeloupe à arracher leur terre et leurs ressources des griffes des accapareurs… et sortir du joug colonial.
Pour cela, il faut poursuivre le combat pour la souveraineté et l’indépendance du peuple guadeloupéen ! Seul le peuple de Guadeloupe, à travers son combat, mettra en place ses propres représentants en dehors de toutes institutions coloniales françaises.
C’est le combat des travailleurs et du peuple de Guadeloupe. Respect de la souveraineté de la Polynésie ! Viv lendepandans nasyonal Gwadloup !
Les Abymes, le 10 mai 2023