Double tranchant
Les capitalistes français pleurent un des leurs : Denis Kessler, comme « le plus tranchant des patrons ».
- L'humeur de la semaine
70 % des citoyens français rejettent toujours farouchement la retraite à 64 ans, imposée sans vote par le despote minoritaire de l’Elysée.
Cette majorité est représentée par le « serment solennel » des députés Nupes, le 8 juin, d’obtenir « l’abrogation de cette loi inique ». Le mouvement syndical ne « tourne pas la page », comme l’y invitent les médias serviles.
Pendant ce temps, les capitalistes français pleurent un des leurs. Le journal possédé par le richissime Bernard Arnault, Les Echos, qualifie le défunt, Denis Kessler, comme « le plus tranchant des patrons ». Il était la conscience de sa classe sociale, proclamait tout haut ce qu’elle murmurait tout bas. Voici le tranchoir que cet ex-numéro 2 du Medef tendait aux pouvoirs politiques : « La liste des réformes ? C’est simple, prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. Elle est là. Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la résistance. »
Ce qui signifie « défaire méthodiquement sans exception » toutes les conquêtes, tous les progrès imposés après-guerre, par les travailleurs organisés et les milices populaires armées, au patronat pétainiste.
Ils se passent le tranchoir, de Sarkozy à Hollande et à Macron, hideux mélange des deux précédents. Ce tranchoir des progrès, des droits, c’est la Ve République.
Le « programme » impitoyable des capitalistes, de destruction méthodique, montre aux travailleurs que la démocratie ne sera rétablie que lorsque le peuple souverain aura tranché… les chaînes de la Ve République.