Les salariés du tunnel sous la Manche bloquent tout et obtiennent satisfaction

Après quelques heures d’une grève massive ayant entraîné la fermeture totale du tunnel le 21 décembre après-midi, les travailleurs d’Eurotunnel ont fait plier la direction. Grève sur les revendications et rapport de force maximum = victoire. A méditer…

Les travailleurs du tunne sous la Manche devant le siège de l'entreprise, le 21 décembre (capture d'écran reportage Nord Littoral)
Par Marie-Paule LEMONNIER
Publié le 3 janvier 2024
Temps de lecture : 2 minutes

Le mouvement a provoqué le blocage du trafic sous la Manche pendant de longues heures. La raison ? Les syndicats rejetaient la prime exceptionnelle de 1 000 euros annoncée par la direction le 15 décembre dernier. Ils revendiquaient le triplement de la prime, arguant des récents bons résultats de Getlink, la société gestionnaire du tunnel. Le trafic avait finalement repris sous la Manche le 21 décembre en soirée.

« Si les salariés de l’entreprise retournent à leur travail, c’est que les négociations que nous avons âprement menées au cours de la journée auprès de la direction générale ont été porteuses de résultats qui nous satisfont », a indiqué Franck Herent, délégué FO de Getlink.

Dans l’après-midi, les navettes transportant des voitures et les camions étaient elles aussi bloquées… alors que les premiers départs commençaient pour les fêtes de fin d’année. Les trains ne pouvaient pas emprunter le tunnel, indiquait Eurostar.

Triplement de la prime exceptionnelle

La société Getlink, qui exploite le tunnel, a déclaré dans un communiqué que la grève avait entraîné l’interruption « complète » des services ainsi que la fermeture de ses deux terminaux, en France et au Royaume-Uni. Cela a provoqué la panique ! « L’an dernier, l’ouvrage binational a transporté 2 millions de véhicules particuliers, soit 8 à 9 millions de personnes, plus 10 à 11 millions de passagers sur les TGV d’Eurostar, et de nombreux camions », relèvent Les Echos.

Les conditions de sécurité sont particulièrement drastiques pour cet ouvrage de 50 km qui a déjà connu deux incendies de camions en trois décennies. L’absence de seulement quelques salariés à des postes critiques, touchant au contrôle du trafic ou à la sécurité-sûreté par exemple, entraîne des perturbations très sévères.

Le ministre délégué aux Transports, Clément Beaune, à lui-même fait pression sur Getlink pour trouver immédiatement une solution à la grève. « Le blocage du tunnel sous la Manche est inacceptable. Une solution doit être immédiatement trouvée. J’y suis engagé. J’appelle chacun à la responsabilité, pour assurer la circulation et les départs en vacances dans de bonnes conditions », a réagi le ministre sur son compte X.

Grève sur les revendications et rapport de force maximum = victoire. A méditer…