Révolution et Parlement. Elections et lutte des classes

Présentation du livre de Lénine : « La maladie infantile du communisme, le gauchisme », par Michel Sérac.

Par CEPL
Publié le 7 avril 2024
Temps de lecture : 2 minutes

Ce petit livre de Lénine a été écrit trois ans après l’expropriation du capitalisme en Russie, la fondation de la république des conseils d’ouvriers, de soldats, de paysans, qui a mis fin à la boucherie de la guerre impérialiste. Il présente l’expérience des révolutionnaires russes sur la question des élections dans la société bourgeoise.

Il est d’actualité, puisque nous traversons une nouvelle période électorale.

Ceux qui combattent pour une rupture radicale avec « l’ordre » établi, l’ordre de l’exploitation capitaliste, de la violence sociale, de l’arbitraire policier, des ravages écologiques engendrés par ce même capitalisme, ceux-là ne manquent pas de s’interroger : faut-il participer aux élections ?

N’est-ce pas cautionner le système politique que l’on combat, que l’on veut abolir ?

À voir Macron et ses semblables étouffer la démocratie au moyen du 49.3, pousser à la guerre en méprisant la volonté pacifique majoritaire, aller voter, n’est-ce pas « perdre son âme » face à des institutions réactionnaires ?

Nous savons que le suffrage universel est une conquête démocratique. Mais qu’en ont-ils fait, ces politiciens qui, chaque fois, se parjurent, tournent le dos au mandat confié, se mettent au service du seul capital financier, des ultra-riches ? Si les abstentionnistes croissent en nombre, jusqu’à devenir parfois majoritaires, qui est à blâmer, sinon ces élus qui, sans cesse, ont menti et trahi ?

La bonne question est de décider, sans illusion, de l’usage ou non du bulletin de vote, selon l’intérêt du combat des exploités et des pauvres contre la domination capitaliste. Le vote massif pour Mitterrand a permis de chasser Giscard, et notre courant y a participé (mais ensuite, qu’est-il advenu ?). Nous n’avons pas voté pour Hollande, dont le quinquennat réactionnaire, anti-ouvrier, a engendré Macron.

Nous avons constaté que le vote massif pour Mélenchon et LFI – pour qui nous avons fait campagne, aux présidentielles et législatives, et faisons campagne pour les européennes – a provoqué la crise dans tous les partis soutenant les institutions, affaibli Macron devenu minoritaire, a donné aux grèves et manifestations, à la lutte de classe, un point d’appui au parlement. Nombre d’entre nous ont refusé de voter Macron au second tour. Ceux qui s’y sont résignés, pour « faire barrage à Le Pen », voient aujourd’hui avec colère Le Pen et Macron voter ensemble les lois racistes !

Qu’en est-il des élections européennes ? Comment cette campagne peut-elle servir l’objectif de rupture radicale avec le capitalisme, le regroupement des forces politiques agissant pour la grève générale, pour en finir avec le régime, pour la révolution ?

Au-delà, à quelles conditions une démocratie révolutionnaire peut-elle exercer un efficace et strict contrôle sur les représentants, que disent les expériences de la Commune, des révolutions russes ?