Grève massive des travailleurs sociaux des caisses d’allocations familiales

Faisant écho au site du Parisien du 13 octobre, en pleine grève des raffineries, craignant « une contagion des grèves aux branches professionnelles », c’est une grève inédite qui a surgi, jeudi 20 octobre : celle des travailleuses sociales des caisses d’allocations familiales de la région parisienne. Une grève massive, déterminée, suivie à plus de 90 %.

Personnels de la Caf en grève, le 20 octobre (Photo correspondant IO)
Par correspondant
Publié le 28 octobre 2022
Temps de lecture : 2 minutes

Chargées d’accompagner les familles en situation de handicap et intervenant dans le champ des violences conjugales, intrafamiliales et de la protection de l’enfance, elles revendiquent l’attribution de la prime Ségur de 183 euros obtenue par la grève des personnels soignants et le niveau supérieur de la classification des employés et cadres de la Sécurité sociale fortes de leur bac + 3. « Le service social de proximité de Paris s’est vu octroyer la prime de 183 euros net par mois… Pourquoi pas nous ? A travail égal, salaire égal. »

Soucieuses « de maintenir un service de qualité dans nos accompagnements auprès de nos publics », elles ont tout d’abord profité d’un séminaire convoqué par le directeur de la Caf de Paris pour se rassembler à cinquante en grève devant le siège, dès 9 heures du matin, avec leurs syndicats FO et CGT.

Avec tee-shirts, pancartes, badges, sifflets et drapeaux, pendant trois heures, elles ont revendiqué : « La Caf à la caisse pour nos 183 euros ».

Finalement, le séminaire sera écourté faute de participants et le directeur devra recevoir une délégation. Rendez-vous est donc donné à 13 heures devant le siège de la Cnaf et de son directeur, M. Grivel, nommé par le ministre, qui, absent, a fait néanmoins savoir que deux directeurs adjoints recevraient une délégation.

« La CAF à la caisse pour nos 183  euros »

Entre-temps, des collègues des autres Caf de la région parisienne ont rejoint le mouvement, dont des collègues non-travailleurs sociaux. Des automobilistes klaxonnent pour soutenir les grévistes et des passants lèvent le poing, des classes d’enfants et leurs instituteurs applaudissent. Plus de 120 sont présents. A nouveau, les mots d’ordre sont repris, qui résonnent dans la rue, jusque dans les étages de la Cnaf : « On est là, on est là, même si Grivel ne le veut pas, pour avoir la prime Ségur et une meilleure classification, même si Grivel ne le veut pas, nous on est là ! »

Le député LFI des Yvelines, W. Martinet, venu soutenir les grévistes est chaudement applaudi et s’engage à porter les revendications à l’Assemblée nationale.

Une délégation composée de douze collègues des organismes de la région parisienne présents et des syndicats FO et CGT est reçue par la direction de la Cnaf. Les collègues ne veulent rien lâcher et obtiennent l’engagement de la direction de la Cnaf d’intervenir auprès du ministère et d’un nouveau rendez-vous d’ici à la fin de l’année pour avoir une réponse que tout le monde veut positive.

« On s’est tu durant des années. Macron et le gouvernement, ils n’arrêtent pas de parler des violences et des familles en difficulté. La faute à qui ? Maintenant stop ! Ils doivent reconnaître notre qualification, il faut qu’ils payent. »