Contre la guerre, une volonté qui monte

Le 11 novembre 2022 a vu deux types de rassemblements. Le premier, officiel, a sanctifié le massacre d’un million et demi de soldats, sous-officiers, officiers tout de garance et de bleu-horizon vêtus. ll y avait aussi un second type de rassemblements, le 11 novembre 2022. À l’initiative de la Fédération nationale de la Libre Pensée (FNLP) et de l’Union pacifiste de France (UPF), une centaine s’est tenue devant des monuments pacifistes contre la guerre ou dans des lieux symboliques pour dire « Maudite soit la guerre ! »

Rassemblement à Chauny le 11 novembre 2022, correspondant.
Par David Combes
Publié le 18 novembre 2022
Temps de lecture : 5 minutes

Les rassemblements officiels...


Lors d'un des rassemblements officiels du 11 novembre, selon le journal 20 minutes, Emmanuel Macron, président de la République,  a déclaré : «Durant ces quatre années, l'Europe manqua de se suicider». Le chef de l'Etat a rendu aussi hommage à « l'espérance pour laquelle toute une jeunesse accepta de mourir, celle d'un monde enfin rendu à la paix». Il a terminé par « un plaidoyer pour les institutions internationales, l'Europe d'aujourd'hui et l'ONU. »

En clair, la jeunesse est partie « le cœur gonflé de bonheur et d‘espérance » et un million et demi d’hommes en France, dix millions en Europe, ont consenti librement à la boucherie impérialiste, ont été massacrés et sont morts pour cela.

Il est frappant de constater que, loin d’une histoire revisitée pour les besoins d’une mauvaise cause, le départ à la guerre « la fleur au fusil » n’est qu’une légende. De nombreux soldats s’opposèrent à la mobilisation en 1914 : 45 000 hommes désertèrent. Le même mouvement de refus s’est produit pendant la guerre d’Algérie : 12 000 appelés refusèrent de partir, la mobilisation étant moins large. Cela n’est pas rien : cela témoigne de quelque chose de profond dans le peuple.

«  Le patriotisme n'est pas seulement le dernier refuge des coquins; c'est aussi le premier piédestal de naïfs et le reposoir favori des imbéciles », comme l’affirme  Georges Darien, incarné par Kirk Douglas dans Les Sentiers de la gloire de Stanley Kubrick. 

Si les mutineries de 1917, qui virent la moitié des régiments sur le front se révolter contre la poursuite du grand massacre, ont eu lieu, ce n’était certainement pas pour accepter la mort, mais bien au contraire pour vivre et survivre. On est passé ainsi de « tuer ou être tué » à « Vivre et laisser vivre ». En 1920, il y avait (…)


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