Un nouveau ministre de la santé avec un bilan déjà inquiétant
Aurélien Rousseau vient d’être nommé ministre de la Santé. Enarque, successivement communiste, socialiste, puis macroniste, il a surtout été responsable de l’agence régionale de santé d’Ile-de-France de septembre 2018 à juillet 2021.
- France, Santé

Aurélien Rousseau a été, alors qu’il était directeur de l’ARS d’Ile-de-France, un des acteurs majeurs de la gestion de la crise du Covid.
De cette période, dont les soignants et toute la population gardent un souvenir cauchemardesque, il a osé tirer les conclusions suivantes : « La crise du Covid est un accélérateur formidable de changement du système de santé » (Les Echos, 26 novembre 2020).
Voilà qui est clair sur ce qu’on peut attendre du nouveau ministre.
La crise du Covid, cela a été des milliers de patients entassés aux urgences, des lits de réanimation en nombre insuffisant totalement saturés. Aurélien Rousseau a déclenché les « plans blancs » les uns après les autres.
Jusqu’à 80 % des interventions dites « non urgentes » ont été déprogrammées, alors que le professeur Axel Kahn, ancien président de la Ligue contre le cancer, s’insurgeait : « Il y a eu un recul de 23 % des diagnostics de cancers en 2020, ce qui veut dire que pratiquement 100 000 cancers n’ont pas été diagnostiqués (…). Il y a des milliers de malades atteints de cancer qui mourront dans les cinq ans (…) parce que leur maladie n’a pas été détectée et traitée de manière optimale » (Europe 1, 4 février 2021).
Confirmant ses dires, l’Insee a noté en 2022 une surmortalité qu’il attribue en partie aux retards de diagnostic durant le confinement.
Le « plan blanc », c’est aussi le tri des malades. Des milliers de personnes âgées sont mortes ; alors que, sur injonction de l’ARS, elles ont été maintenues dans les Ehpad ou à domicile au-delà du sécuritaire.
Enfin, tout le monde se souvient de la campagne ministérielle de 2020 : « Avant d’aller aux urgences, j’adopte le bon réflexe : j’appelle le 15 ou mon médecin traitant », d’une inquiétante actualité. Tri des patients, retards de prise en charge, urgences non accessibles, voilà le bilan du passage d’Aurélien Rousseau à l’ARS d’Ile-de-France, voilà le bilan qu’il revendique comme « accélérateur de changement du système de santé ». Rien de bon n’est à attendre de ce nouveau ministre de la Santé.
