La réforme des retraites frappe… et frappe fort

Catherine devait partir le 1er septembre avec 42 annuités validées et à 60 ans…

(illus. AFP).
Par Nicole Bernard
Publié le 10 septembre 2023
Temps de lecture : 2 minutes

Le journal Les Échos du 1er septembre rapporte les propos de la secrétaire de la CFDT : « Pour continuer d’être utile, la CFDT ne peut pas s’engluer dans des rancœurs stériles. »

La réforme des retraites, c’est du passé ? On a d’autres choses à discuter ?

Passons sur les salariés qui sont partis depuis plusieurs mois en raison des droits acquis sur le compte épargne-temps et qui doivent reprendre le travail. Prenons un autre exemple.

Catherine devait partir le 1er septembre avec 42 années validées et à 60 ans. Pourquoi à 60 ans ? parce qu’elle a commencé à travailler à 18 ans et qu’elle a cotisé pendant la durée requise. Cotisé car (sauf quelques exceptions) les trimestres assimilés ne comptent pas pour les carrières longues.

Avec la contre-réforme Macron, il faut un trimestre de plus. Impossible de partir au 1er septembre ! Tout ce qu’elle avait mis au point depuis des mois est remis en cause.

En fait, un décret du 3 juin 2023 reconnaît une « clause de sauvegarde ». Exceptionnellement, ceux qui devaient partir en carrières longues au 1er septembre vont pouvoir le faire s’ils ont les 42 ans au 31 août 2023. On ne leur demandera pas un trimestre en plus.

Encore faut-il le savoir ! Car, sur les relevés de carrière édités depuis la réforme, c’est bien 169 trimestres ou plus (selon la date demandée) qui sont exigés !

un silence scandaleux

Or, le gouvernement a décidé qu’il n’y avait pas lieu de prévenir les intéressés de cette clause de sauvegarde ! Selon France Inter, lors d’une formation délivrée aux techniciens de la Caisse nationale vieillesse, il a été précisé que « l’assuré doit faire la demande expresse de la clause de sauvegarde ». Comment ? Mystère ! Qu’est-ce qu’une demande expresse par rapport à une demande ordinaire de liquidation de la retraite ?

Selon la Fédération nationale des personnels des organismes sociaux CGT, ce silence scandaleux est censé faire gagner du temps aux techniciens.

Au jour d’aujourd’hui, il n’est pas possible de calculer les droits des assurés en invalidité. Le programme est en feu rouge. Les techniciens de la Sécurité sociale veulent que les assurés bénéficient de leurs droits. C’est pour cela qu’ils travaillent.