Une nouvelle convention collective de la Métallurgie en vigueur depuis le 1er janvier

Dans la foulée de la loi Travail de Hollande et des ordonnances Macron, la nouvelle convention collective nationale de la métallurgie provoque un fort mécontentement des salariés et de leurs représentants syndicaux qui cherchent à résister à cette offensive majeure du patronat.

La convention collective de la Métallurgie concerne près de 42 000 entreprises et 1,6 million de salariés (Photo AFP).
Par Interviews
Publié le 2 mars 2024
Temps de lecture : 6 minutes

« La porte ouverte à un nivellement généralisé des salaires vers le bas »

Interview de Willy Duval, délégué syndical FO, de Jean-François Denis, élu FO au CSE et Laurent Michinot, syndiqué FO dans l’usine Valéo Vision d’Angers21 100 salariés (400 cadres, 210 techniciens et 450 ouvriers et employés) travaillent dans cette usine..

La nouvelle convention collective est entrée en vigueur au 1er janvier. Quelle a été votre position ?

Willy Duval : Dans le Maine-et-Loire, nous avons pris position contre la signature de ce texte. Pendant, les négociations, nous nous sommes adressés à notre fédération pour souligner les points qui devaient être revus ou retirés. Il s’agit en particulier de la grille des classifications et des dispositions aggravant la flexibilité du temps de travail.

Quels problèmes pose cette nouvelle grille de classifications ?

W.D : Je suis du premier collège. La direction a tenté de classer 200 postes d’ouvriers qualifiés en A1, au plus bas de la grille, comme un OS.

Réaction immédiate. Les salariés ont dit : « Puisque c’est comme ça, nous ne ferons que les tâches élémentaires comme appuyer sur les boutons. » Si bien que la direction a été contrainte de revoir sa copie.

Laurent Michinot : Moi, je suis technicien coefficient 270 dans l’ancienne convention. La direction a tenté d’attribuer à tous les techniciens le classement B4, celui d’un ouvrier ou d’un employé qualifié. Ce faisant, le salaire brut mini annuel opposable à l’employeur serait passé de 25 131 € à 23 400 €.

Résultat : jusqu’à fin 2023, nous avons effectué nos tâches habituelles. Mais, à partir du 1er janvier, il y a beaucoup de choses que nous ne savons plus faire.

La direction a dû revoir à la hausse le classement des postes en C5. Mais, nous sommes encore perdants. Certes, notre salaire réel n’a pas diminué, mais la baisse du salaire mini permet de les individualiser encore davantage.

Jean-François Denis : Comme tous les autres cadres, même les plus confirmés, mon poste a été classé F12. Ainsi, un cadre au forfait jours, position 2, à l’indice 120 dans l’ancienne convention, voit son salaire brut mini annuel passer de 49 292 € à 47 710 €. Sans compter que son indice aurait progressé jusqu’à 135 avec le salaire mini correspondant. C’est la porte ouverte (…)


Vous avez lu 20% de l'article. La suite est réservée aux abonnés. Pour accéder au contenu, vous pouvez :

Vous êtes déjà abonné ? Connectez-vous :