Grève générale nationale au Maroc : enseignements et perspectives

Avec sa participation intense à la grève générale nationale des 5 et 6 février 2025, la classe ouvrière marocaine a exprimé sa grande volonté de lutter pour maintenir ses acquis historiques, défendre ses droits et ses revendications et résister aux politiques gouvernementales.

Manifestation d'enseignants contractuels, le 4 janvier. (AFP)
Par Correspondance d'Akbar Oumaliya
Publié le 23 février 2025
Temps de lecture : 7 minutes

Une volonté de lutter... un désir d’unité de lutte... et une aspiration à une intensification de la résistance.

Avec sa participation intense à la grève générale nationale des 5 et 6 février 2025, la classe ouvrière marocaine a exprimé sa grande volonté de lutter pour maintenir ses acquis historiques, défendre ses droits et ses revendications et résister aux politiques gouvernementales anti-populaires et antisociales.

L’annonce de la décision de grève générale a tardé, alors que la CDT (Confédération démocratique du travail) a pris la décision de faire grève lors de son Conseil national du samedi 1er février et que l’UMT (l’union marocain du travail) l’a prise lors de sa réunion extraordinaire du dimanche 2 février 2025 au soir, et aucune véritable mobilisation syndicale et populaire conforme à la décision de grève générale n’a été faite avec l’appel de la grève générale et aux marches ouvrières et populaires.

Cependant, les travailleurs et travailleuses de divers secteurs productifs et de divers secteurs, équipements et institutions publics ont participé à la grève générale pour protéger leur droit de grève et pour s’opposer aux projets du gouvernement visant à liquider les régimes de retraite et de protection sociale, et pour freiner l’attaque sans précédent contre le pouvoir d’achat des travailleurs et travailleuses et des masses populaires en général.

Les appels des centrales syndicales et de la coordination à participer à la grève générale ont également confirmé l’aspiration d’une large base à une lutte unie et la nécessité de construire un front ouvrier et populaire unique et unifié qui rompe avec la réalité de fragmentation militante qui caractérise ses luttes, et contribue à construire une résistance efficace à l’escalade, capable d’imposer les revendications des travailleurs et de renverser les politiques gouvernementales contre les intérêts de la majorité des travailleurs urbains et ruraux et des masses populaires en général.

Ce qui est sûr, c’est que la grève générale nationale exprime l’ampleur des tensions latentes des travailleurs à la suite de destruction de tous les acquis des travailleurs dans les régimes de sécurité sociale, le droit de la fonction publique, le fonds de compensation, les libertés syndicales, le droit d’organisation syndicale, et l’attaque contre le pouvoir d’achat et contre les services publics tels que la santé et l’éducation, et contre le droit à l’emploi et au travail permanent, et la liquidation et la privatisation des institutions publiques, y compris les secteurs stratégiques souverains (l’Office national de l’électricité et de l’eau potable, par (…)


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