Une nouvelle mise sous tutelle du Liban se prépare

Nos correspondants reviennent sur le fait que depuis l’été, Washington, par la voix de son représentant régional Tom Barrack, impose au Liban non pas un accord de paix mais un plan de subordination.

À Toul, Sud-Liban, l’attaque d’un véhicule par un drone israélien provoque deux morts et deux autres blessés, le 24 octobre (photo AFP).
Par Avec nos correspondants
Publié le 1 novembre 2025
Temps de lecture : 6 minutes

Depuis l’été 2025, Washington, par la voix de son représentant régional Tom Barrack, impose au Liban un plan de désarmement de toute sa région sud, qui se veut « progressif », mais dont le calendrier et les conditions ont été fixés à Washington plutôt qu’à Beyrouth : « la stabilité au Liban dépend de la consolidation de l’autorité de l’État et du désarmement du Hezbollah » (Barrack, Beyrouth, 18 août 2025).

Selon plusieurs sources diplomatiques, la Maison-Blanche a conditionné toute aide financière et militaire à la mise en œuvre de cette feuille de route, présentée comme le préalable à la stabilité régionale. Le Washington Institute confirmait dès août 2025 que ce plan ne relevait pas d’une initiative nationale mais d’un programme rédigé avec supervision américaine.

Dès le début du mois, l’agence Reuters confirmait que les chancelleries annonçaient le versement de 230 millions de dollars pour « appuyer l’application du désarmement » par les forces armées libanaises. Cette façon de présenter et d’imposer une politique viserait à montrer que le Liban est responsable de l’insécurité d’Israël, on ne s’y prendrait pas autrement.

Quelque soit le point de vue des Libanais sur la situation politique interne, la très grande majorité considère que le Liban doit être capable de se défendre face à la menace israélienne permanente, d’autant plus quand on sait que le « Grand Israël » rêvé des sionistes comporte le Sud-Liban jusqu’au fleuve Litani.

En ce qui le concerne, tel que cela a été rapporté par CNN, le Hezbollah conditionne son désarmement du Sud-Liban notamment par la cessation préalable des survols et des bombardements israéliens sur le territoire libanais, et préconise un déploiement exclusif de l’armée libanaise pour assurer la défense et la sécurité de la frontière sud.

La réalité de la feuille de route américaine

Le plan Barrack, validé début août par le gouvernement libanais, prévoit en plusieurs phases le déploiement de l’armée au sud du Litani, la récupération des armes lourdes du Hezbollah et le retrait progressif des troupes israéliennes des zones qu’elles occupent toujours.

Le 7 août 2025, le gouvernement s’est engagé officiellement à « placer (…)


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