Pénurie de paracétamol : la Chine en cause, mais pas seulement…
« On peut aider, mais il y a un problème de prix... », souligne la direction du groupe pharmaceutique Upsa, pour laquelle, manifestement, la santé des enfants passent après les profits.
- France, Santé
Le 3 janvier, Brigitte Autran, présidente du Covars (Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires)- qui a remplacé Jean François Delfraissy et le Comité scientifique Covid-19, a admis ce que tous les parents savaient déjà : il y a une réelle pénurie de paracétamol, et en particulier sous sa forme pédiatrique. Ainsi, alors que l’hiver est la période où les enfants ont le plus de risques d’être en contact avec les virus, que le paracétamol est indispensable pour faire baisser la fièvre de ces jeunes enfants pour éviter les convulsions, les parents se trouvent dans l’obligation angoissante de jongler avec des formes adultes en réadaptant les doses au poids de leur enfant.
Le paracétamol est une molécule commercialisée en France depuis 1957. Il n’y a eu donc aucun intérêt financier pour les industries pharmaceutiques de conserver sa production qui est largement sous-traitée dans des pays où les ouvriers sont sous-payés.
Les profits d’abord
Ensuite, en France, les laboratoires Sanofi et Upsa récupèrent la molécule pour l’intégrer dans des comprimés, sirop, suppositoires, conditionner le tout dans des blisters et des boîtes et les mettre en vente sous le nom de Doliprane® et Efferalgan®.
Aujourd’hui, la Chine, frappée par une vague de Covid, a arrêté ses exportations de paracétamol. Si Sanofi, dont la production dépend en grande majorité du paracétamol chinois, est en difficulté, ce n’est pas le cas d’Upsa, dont le paracétamol est fourni essentiellement par les Etats-Unis.
L’usine Upsa d’Agen tourne à plein. « Nous sommes en croissance, nous gagnons des marchés », affirme la PDG de l’usine (La Dépêche, 8 janvier). Oui, mais pas pour les formes pédiatriques sur lesquelles Upsa ne réalise pas de marge bénéficiaire. « Nous avons réattribué au marché français des produits destinés à l’export. On peut aider, mais il y a un problème de prix… », souligne la direction, pour laquelle, manifestement, la santé des enfants passent après les bénéfices du groupe Upsa.