Crimes sexuels du clergé : l’Église doit payer, l’Église peut payer

Le 19 janvier 2023 à 23 heures sur France 2, l’émission d’investigation « Complément d’enquête », réalisée avec la Libre Pensée, va établir l’ampleur des crimes et la Libre Pensée y est largement interviewée pour rendre public le résultat de ses inventaires laïques.

Le cardinal Philippe Barbarin, le 28 juin 2020 (photo Jeff Pachoud / AFP)
Par David Combes
Publié le 17 janvier 2023
Temps de lecture : 2 minutes

L’omerta sur les pratiques ignobles du clergé catholique a été enfin levée, tant le scandale était énorme. Il risque même d’emporter en France, en Europe et sur tous les continents, le Vatican dans une destruction massive. La révolte est mondiale et risque de tout disloquer.

L’Eglise a été contrainte de mettre en place la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Eglise (Ciase) qui avait pour objet affiché de faire la lumière mais avec l’objectif de mettre les faits sous le boisseau. C’est ce qui avait déjà été tenté pour la question du soutien ecclésiastique à Paul Touvier, le milicien du régime de Vichy, qui déclarait pour excuser ses crimes : « L’Eglise suivait le maréchal Pétain, je suivais l’Eglise. » Comme cela avait relativement fonctionné, l’Eglise refaisait la même opération d’enfumage.

Mais les crimes étaient si nombreux que la Ciase dite Commission Sauvé a établi à 330 000 le nombre des victimes sexuels dans l’Eglise (220 000 par les ecclésiastiques et 110 000 par les « laïcs », le personnel non-ordonné).

Dans un premier temps, l’Eglise demande aux fidèles de verser pour payer des indemnisations aux victimes. Mais c’est la révolte dans les sacristies. Les croyants refusent massivement de donner, estimant qu’ils n’ont pas à payer pour les turpitudes du clergé. Les victimes commencent à s’organiser pour obtenir justice, parfois avec l’aide de la Libre Pensée.

8 milliards d’euros disponibles pour payer les indemnisations des victimes

L’Eglise catholique obtient cependant le soutien du gouvernement Macron, qui fait porter, sous certaines conditions, la déduction fiscale aux œuvres de l’Eglise de 66 % à 75 %. Mais cela ne suffira pas à indemniser les nombreuses victimes. Elle crie donc misère et déclare ne pas pouvoir payer, car elle est pauvre. Elle propose des indemnisations (pas à toutes les victimes, loin s‘en faut) et des sommes dérisoires quant aux réparations, si on les compare aux taux pratiqués par la justice civile.

Indignée, la Libre Pensée demande à ses fédérations départementales de procéder à des inventaires laïques des biens du clergé. Après des mois de recherches, où elle contraint certains diocèses catholiques à rendre publics leurs comptes, alors qu’ils refusaient de remplir cette obligation légale et imposable à tous, le résultat tombe.

Dans un livre qui vient de sortir, la Libre Pensée établit les richesses de l’Eglise à, au moins, 8 milliards d’euros disponibles pour payer les indemnisations des victimes, et ce sans compter les biens des congrégations qui doivent être plus élevées et celles des fondations religieuses qui n’ont rien à leur envier. L’Eglise catholique n’est pas pauvre. Avec ses œuvres, elle est assise sur un tas d’or.

Le scandale et la crise vont encore se développer, on ne compte plus les évêques, archevêques, cardinaux impliqués dans des crimes sexuels. La machine s’emballe.

Le 19 janvier 2023 à 23 heures sur France 2, l’émission d’investigation « Complément d’enquête », réalisée avec la Libre Pensée, va établir l’ampleur des crimes et la Libre Pensée y est largement interviewée pour rendre public le résultat de ses inventaires laïques.

Ne la ratez pas !

Vous pouvez vous procurer l’ouvrage de la Libre Pensée, Indemnisation des abus sexuels de l’Eglise sur mineurs : un trésor pour laver une infâmie,  directement à sa librairie (12, rue des Fossés-Saint-Jacques 75005 Paris) ou sur son site internet : libre.pensee@fnlp.fr