25 février, à Paris, réunion des signataires de l’appel « Halte à la guerre ! »
Un des participants résume pourquoi il a signé cet appel : « Cette initiative est à la fois salutaire et nécessaire parce que l’embrasement général est possible ». Informations ouvrières publie des extraits des interventions et les propositions retenues.
- France, Guerre
Une première réunion de signataires de l’appel « Halte à la guerre ! », rassemblant 200 militants qui exercent des responsabilités politiques, syndicales ou associatives en France, s’est tenue à Paris, samedi 25 février dernier, un an quasiment jour pour jour après le déclenchement de la guerre en Ukraine.
- Mots d’introduction, par Pierre Compain, militant du POI
« Notre réunion se tient un an jour pour jour après le déclenchement de la guerre et je voudrais porter à votre connaissance le fait qu’aujourd’hui dans toute l’Europe des manifestations contre la guerre sont organisées (…). Ces différentes manifestations (à Gênes en Italie, à Berlin en Allemagne, à Londres en Grande-Bretagne, Ndlr) qui ont lieu en ce moment même, aujourd’hui, elles tranchent en réalité avec la situation que nous connaissons en France (…) puisqu’elles n’ont pas du tout le même contenu (…). La manifestation qui va débuter cet après-midi place de la République n’est pas une manifestation contre la guerre.
C’est une manifestation « en soutien à l’Ukraine », à laquelle vont participer l’ambassadeur d’Ukraine en France, un certain nombre d’organisations syndicales – pas toutes… – des représentants du PS, d’Europe Ecologie-les Verts, du NPA, mais aussi du parti de Macron, Renaissance. Un attelage un peu surprenant mais c’est la réalité. En réalité, cette manifestation est une manifestation de soutien aux livraisons d’armes. Donc, bien évidemment, ça n’a rien à voir avec les manifestations contre la guerre. (…) »
- Philippe Juraver, conseiller régional Ile-de-France LFI et coresponsable de l’espace des luttes
« D’un côté, l’effort de guerre et de l’autre, financer l’ouverture à la concurrence »
« On a un conseil d’administration le 6 mars. Sa première motion (à Valérie Pécresse, présidente du conseil régional d’Ile-de-France, Ndlr) qu’elle va nous faire voter et confirmer, c’est l’ouverture à la concurrence pour les bus. 5 milliards. On ne les a pas. On ne les a pas les 5 milliards. Alors, d’un côté, on va nous parler de l’effort de guerre et de l’autre côté, on va nous imposer tous à financer l’ouverture à la concurrence ! (…) elle veut essayer de mettre en place des mini-hélicoptères qui partiront de Roissy pour se poser sur Paris. Des petits hélicoptères de 2 personnes. (…) dès le 6 mars, on va commencer à voter ce genre de choses. (…) évidemment, on va s’opposer à ça au niveau de mon poste de conseiller régional et d’administrateur d’Ile-de-France Mobilités. (…) il y a une mobilisation qui doit avoir lieu et cette mobilisation, cette opportunité, les 7, 8, 9 mars et peut-être au-delà, d’avoir une lutte qui va nous engager, qui va être vue par le monde entier, dans tous les cas, dans toute l’Europe. (…) en Espagne, au Portugal, en Angleterre. Voilà. Donc, je termine en disant : “Travailleurs de tous les pays, unissez-vous ! Surtout, surtout, ne vous divisez pas. On agit tous ensemble”. Merci »
- Isabelle D’Artagnan, département « Histoire » de l’institut La Boétie
« La seule solution c’est de réussir cette jonction des peuples »
« Je suis historienne, signataire de cet appel « Halte à la guerre » et (…) j’appartiens à l’institut La Boétie qui vient de se monter. Ce que je voulais dire c’est que cette initiative est à la fois salutaire et nécessaire parce que, oui, l’embrasement général est possible et commence à prendre la forme de cette escalade. (…) Cet engrenage, classique, il est le même que dans les années 1900-1910.
Et en fait, ces grandes guerres, on les voit venir de loin. Donc, vous avez tout à fait raison d’intervenir maintenant. Ce n’est pas du tout virtuel. On est déjà dans le début des engrenages que vous pouvez observer dix, vingt, trente ans avant la Première Guerre mondiale.
(…) Et pour interrompre ces engrenages, la seule solution c’est de réussir cette jonction des peuples, des travailleurs, une jonction forcément internationale qui blo-que l’engrenage par la force, c’est-à-dire par la grève. (…) C’est la coopération internationale de toutes les forces, outil qui est quasiment le seul à être capable de créer les conditions d’un rapport de force permettant cet arrêt. (…) ».
- Ahmed Berrahal, syndicaliste CGT RATP
La réforme des retraites et la guerre sont liées
« (…) C’est toujours les mêmes qui meurent à la guerre, ce sont les ouvriers. C’est eux qu’on envoie en première ligne. (…) J’ai signé cette tribune, parce que tout ça, c’est immoral d’aller surarmer un pays comme l’Ukraine. On dit qu’il faut des chars maintenant, on dit qu’il faut des missiles. Bientôt on va leur donner la bombe atomique pour que le peuple meurt. C’est pour ça qu’il faut dire : « NON à cette guerre ». On se rappelle encore en Irak (…) ils sont partis détruire l’Irak, ils ont bombardé un pays, ils l’ont mis à feu et à sang. Le pays est rasé à mort. Les seules choses qu’ils ont signées, c’est des contrats en béton pour : « Qui va reconstruire le pays ? ». On a volé le pétrole. En fin de compte, ce n’est pas pour la démocratie qu’on attaque les pays, c’est tout simplement pour voler les richesses (…).
Je le dis : la retraite et la guerre sont liées ! Parce que si on veut nous faire travailler jusqu’à 67 ans, c’est : soit on meurt à la guerre, soit on meurt au travail.
(…) Comment on peut dire qu’il n’y a pas d’argent pour les retraites quand un gouvernement préfère mettre 400 milliards dans l’armement au lieu de les mettre dans les retraites ? Tout simplement, ils ne veulent que des guerres, et rien d’autre ! Ils veulent qu’on crève au travail. Et nous, on est là pour leur dire stop ! On crèvera pas au travail ! Le 7 mars, on sera en grève, et le 8 et le 9 et le 10 ! On dira au gouvernement de Macron, on va le chasser. »
- Emilie Chazette, enseignante, syndiquée FO et candidate FI aux législatives dans l’Essonne
« Bosser deux ans de plus minimum pour financer la mort ? Hors de question ! »
« Peut-être certains ont vu comme moi hier un joli tweet de M. Macron qui disait “Ukrainiens, Ukrainiennes, la France se tient à vos côtés. A la solidarité ! A la victoire ! A la paix !”. Alors, en tant que prof de français, déjà j’ai un problème : à la victoire, à la paix, dans la même phrase… C’est pas très cohérent. (…) Et alors le terme qui me choque un petit peu plus, c’est « solidarité ». Un truc qui appelle à la guerre, qui parle de solidarité, si c’est pas paradoxal ici… Une hypocrisie absolue. (…) Dans mon département de l’Essonne, on a trois hôpitaux publics menacés de fermeture (…) mais on nous dit : “c’est la crise, on n’a pas d’argent”. Par contre, pour donner 100 milliards de plus à l’armement, là bizarrement, on en a. Et il faudrait bosser deux ans de plus minimum, pour financer ça ? Pour financer la mort ? C’est hors de question. (…) c’est bien pour ça que le 7, le 8, le 9, le 10 et tant qu’il faudra, on sera là pour dire Non ! »
- Bally Bagayoko, LFI et militant des quartiers populaires
« Je suis très fier d’être là »
« Cela m’amène à deux citations, celle de Jaurès qui disait : “L’histoire enseigne aux hommes la difficulté des grandes tâches et la lenteur de leur accomplissement, mais elle justifie l’invincible espoir pour toute action empreinte de justice et d’égalité”. Et je trouve que nous sommes encore ici dans cette réalité profonde, qui est une profonde exigence dans une société de plus en plus individualiste et qui veut tuer, parce que cela a été dit ici. Ceux qui aujourd’hui meurent et ceux qui sont au travail, et à qui on propose de travailler plus longtemps encore, avec des revenus qui sont en baisse mais ce sont aussi celles et ceux qui sont envoyés au front, parce que ce ne sont pas les milliardaires qui sont au front, ce sont encore des ouvriers, des salariés (applaudissements) . (…) Je suis très fier d’être là, parce que dans les actes posés, c’est un élément essentiel qui nous ramène d’ailleurs à cette citation : “ La paix est la seule bataille qui vaille en réalité d’être menée.” »
- Yessa Belkhodja, militante décoloniale et présidente du collectif des Mamans de Mantes-la-Jolie
(ce collectif s’est constitué aux lendemains de la répression de 251 lycéennes et lycéens que la police avait agenouillés les mains sur la tête sous la menace des armes à l’hiver 2018)
« L’Otan fait partie du problème et pas de la solution. »
« J’ai signé cet appel “Halte à la guerre !”. Et pour une paix révolutionnaire. Car je voudrais rappeler qu’il y a non seulement les guerres qui sont menées à l’extérieur, mais il y a aussi celles qui sont menées à l’intérieur (…).
Alors qu’un conflit se déroule à nouveau en Europe, nous devons affirmer avec force que la dissolution de l’Otan est d’une urgence absolue, non seulement par anti-impérialisme, mais comme nécessaire à la reprise de relations internationales pour épargner au monde une nouvelle déflagration.
(…) Partout où elle intervient, l’Otan fait partie du problème et pas de la solution. (…) Il est inadmissible que les Etats-Unis qui sont à des milliers de kilomètres et donc à l’abri de tout dommages immédiats fassent de l’Europe le théâtre d’un conflit militaire majeur. (…) Il devient urgent de mettre le gendarme du monde à la retraite. »
- Hamadi Guella, militant LFI du XIXe arrondissement et du comité Palestine
« Capitalisme, colonialisme, antisionisme… »
« Il faut revenir aux sources du capitalisme et en particulier l’impérialisme, le colonialisme. (…) Cela doit être une obsession ; la colonne vertébrale de la lutte anticapitaliste doit être la lutte anticolonialiste. L’industrie d’armement s’inscrit dans la continuité du colonialisme. On ne peut pas au-jourd’hui propager des adages comme celui qui affirme que l’antisionisme c’est le début de l’antisémitisme ! On doit s’insurger beaucoup plus contre cela. L’éducation populaire doit s’y atteler comme militant politique de terrain. »
- Arthur Abbatucci, candidat LFI-Nupes dans les Alpes-Maritimes
« Ce qu’il faut c’est augmenter les salaires, arrêter les guerres »
« A La France insoumise, on prône la paix, la coopération, la diplomatie, la nécessité de trouver des accords justes sur les frontières. Nous nous démarquons des néo-conservateurs ; on se souvient de l’intervention de GW Bush en 2003 sur l’Irak et de la destruction totale de pays comme la Libye, de la Syrie et de pays entiers qui sont laissés au chaos (…)
C’est de notre responsabilité qu’aucun lopin de terre ne puisse se transformer en un champ de bataille, de s’opposer aux logiques de profit au nom de l’importation de gaz américain. Ils nous menacent d’un nouvel Afghanistan européen dans ce conflit qui ressemble à une guerre de positions.
(…) Bien évidemment, c’est Poutine qui est responsable de cette invasion. Mais aujourd’hui ce qu’il faut c’est augmenter les salaires, arrêter les guerres. Et j’en profite, pour nous mobiliser en nombre pour le 7 mars. »
- Gauvain, étudiant en alternance, Paris
« Ni chair à canon, ni chair à patrons ! »
« Je suis militant POI et de La France insoumise aussi. Je travaille en alternance comme mécanicien. Ce qui se passe en Ukraine et ce qui se passe en France, pour la jeunesse c’est relié, parce que 413 milliards, ils les ont pour la guerre mais ils disent qu’il manque 12 milliards pour les retraites. Tout est là. Que veulent-ils pour la jeunesse ? En 2019, avec ParcourSup et les E3C, ils ont détruit le bac national. Il y a ParcourSup à l’entrée à l’université et ParcourSup pour les masters aujourd’hui. Il y aussi la réforme de l’apprentissage. Moi qui suis en alternance, je peux vous dire qu’un jeune sur deux n’est jamais repris par son patron. Pourquoi ? Parce qu’un jeune en alternance, ce n’est pas cher. Ils en prennent un, et hop, ils le virent, ils en prennent un deuxième… Les 413 milliards : ils ne seront pas mis ailleurs.
Mais il y a aussi le SNU, le service national universel. (…) C’est ce qu’ils veulent pour la jeunesse. Mettre la jeunesse au travail. Faire de nous de la chair à canon.
(…) Cette lutte, elle est internationale. C’est une guerre impérialiste. Ce sont les intérêts américains qui sont en jeu : ils veulent vendre leur gaz. Je n’irai pas défendre les oligarques russes, ukrainiens ou américains. Le 7 mars, ce n’est pas que les retraites.
Rappelons-nous 2018, les Gilets jaunes. Ils posaient une question : celle du pouvoir tout simplement. Le 7 mars, ce qui se passe dans le pays, ce qui bouillonne, c’est une vision de société. Les 413 milliards c’est cela qu’ils signifient. Une chose à dire : “ni chair à canon ni chair à patrons !” »
- François Livartowski, militant CGT, services publics
« Une guerre sociale que Macron mène contre la classe ouvrière »
« Oui, il y a un lien entre les 413 milliards et c’est une offensive généralisée encore contre les services publics, contre l’ensemble de nos conquis sociaux et contre nos retraites immédiatement. (…) Dans ma fédération syndicale, la grève dès le 7 mars, on commence à l’organiser. Par exemple, sur Paris et la petite couronne, plusieurs réunions ont déjà eu lieu pour bloquer la collecte des ordures ménagères et le tri des déchets (…) à partir du 7 et tenir le plus longtemps possible. (…) C’est bien une guerre sociale que Macron mène contre la classe ouvrière de ce pays. Il y a nécessité à s’organiser et nous avons commencé à le faire. C’est une offensive contre les peuples et je pense que les deux aspects sont complètement inséparables. »
- Judith Bernard, militante LFI, Xe arrondissement, directrice d’un média indépendant « Hors Série »
« Une contradiction, une fracture qui a fait basculer le NPA »
« Beaucoup de mes camarades sont au NPA. Des camarades de lutte, des frères et sœurs de lutte qui sont comme nous anti-impérialistes, comme nous pour l’émancipation des travailleurs. Sauf qu’eux nous disent qu’en Ukraine, la résistance, c’est une résistance populaire, spontanée, que ce sont des travailleurs qui entrent en lutte contre l’invasion russe. (…) On doit leur envoyer des armes (…). Je suis démunie par rapport à cet argumentaire.
Je leur dis que non, il ne faut pas envoyer d’armes. On me répond que j’abandonne un peuple à sa propre destruction.
Il y a une contradiction, je trouve, une fracture qui s’ouvre à l’intérieur de la gauche radicale. Une fracture qui a fait basculer le NPA. (…) Il y avait un collectif « ni guerre ni état de guerre », un collectif modeste en nombre mais qui avait le mérite d’être en vigilance sur ces questions. Eh bien, il a totalement implosé sur la question ukrainienne, parce qu’il y a ceux qui sont pour l’envoi d’armes. La revue communiste en ligne Contretemps est complètement écartelée aussi sur cette question. Que répondre à nos camarades de lutte ? »
- Jérôme Legavre, militant POI, député LFI de Seine-Saint-Denis
« Refuser de se ranger derrière Macron qui mène une politique de destruction »
« On nous dit : pour défendre le peuple ukrainien, il faut soutenir Zelensky ; il faut manifester derrière Macron, derrière l’Otan et les Etats-Unis. On nous dit aussi : il y a un agresseur et un agressé et vous ne pouvez pas les renvoyer dos à dos. C’est vrai factuellement (…).
Je vais vous dire franchement, sur le fait de « renvoyer dos à dos » : Poutine et Zelensky, je les mets dans le même sac [applaudissements]. Poutine défend les intérêts d’une clique d’oligarques maffieux, prédateurs, qui l’ont porté au pouvoir, qui n’ont de cesse de piller les ressources de la Russie, qui alimentent les conflits pour piller toujours plus, qui oppriment les opposants, qui oppriment les syndicalistes.
Et Zelensy ? Faut-il rappeler qu’au moment où nous parlons il a livré la moitié des terres ukrainiennes au trusts agroalimentaires américains ? Faut-il rappeler qu’il mène une politique impitoyable contre les organisations syndicales indépendantes ?
Faut-il rappeler que, dans la continuité des régimes qui l’ont précédé, le régime de Zelensky, qui est un régime maffieux au même titre que le régime de Poutine, n’a de cesse de privatiser, de brader tout ce qui peut l’être ? Faut-il rappeler que, profitant de la guerre, Zelensky a détruit ce qui restait du Code du travail en Ukraine ?
Là est la réalité de ces deux régimes [applaudissements]. (…)
Oui, il faut défendre le peuple ukrainien et le peuple russe, et cela ne peut se faire en se rangeant derrière les dirigeants qui les oppriment.
(…) Aider le peuple ukrainien, aider le peuple russe, ça passe aussi par dénoncer et par expliquer les buts réels de guerre de l’Otan, de Poutine mais aussi des Etats-Unis, de la France, de la Grande-Bretagne etc. Ça passe par refuser de se ranger derrière Macron qui mène une politique de destruction. Il y a quelques mois, des confédérations syndicales ont organisé des convois de vivres en direction de l’Ukraine.
Ils ont pris position pour la défense des organisations indépendantes en Russie et en Ukraine. C’est dans ce sens qu’il faut aller vers l’aide à l’action indépendante de la classe ouvrière (…). La manifestation de cet après-midi place de la République, je n’y serai pas (…). On comprend bien l’intérêt que Macron a dans cette opération politique. Il vient de subir à l’Assemblée nationale une défaite : il espérait pouvoir s’appuyer sur une légitimité parlementaire donnée à son projet de loi qu’il n’a pas obtenue. (…) Macron aimerait bien, après ce revers, reconstituer, à la faveur de l’indignation légitime face à ce qui se passe en Ukraine, une sorte d’union nationale, mais il ne l’aura pas. »
- Claudie Hubert, militante LFI, Aix-en-Provence
« La vraie souffrance des peuples, c’est la prolongation des guerres »
« Dans le tract qui appelle à la manifestation de cet après-midi, on com pare L’Ukraine à l’Algérie. comme si le soutien du peuple ukrainien c’était la même chose que le combat pour l’indépendance de l’Algérie, ou le combat des brigades internationales en Espagne.
Il faut se mobiliser pour déconstruire tout ce discours qu’on nous assène à longueur de journée dans les médias et à la télévision et qui finit par convaincre certains militants. Il faut lutter contre la désinformation et l’espèce de culpabilité qu’elle entraîne.
Quand on est militant pour la paix, c’est difficile, ça vaut parfois des années d’emprisonnement, pensons à Rosa Luxemburg ou à Karl Liebknecht. (…) La vraie souffrance des peuples ce sont les armes, la prolongation des guerres, et c’est ça qu’il faut dénoncer. »
- Daniel Shapira, militant POI, Paris
« Une mystification qui participe de l’appel à la manifestation de cet après-midi »
« Une mystification phénoménale est en cours. Il y aurait deux Macron : un Macron agent du capital qui mène notamment sa réforme des retraites, et un Macron pour la paix en Ukraine ? Il y aurait un Macron contre lequel des millions se dressent et se préparent à bloquer le pays à partir du 7 mars, et il y aurait un autre Macron, avec son parti Renaissance avec lequel il faudrait manifester cet après-midi. (…)
Beaucoup participent à cette mystification. Il y en a même à gauche, à l’extrême gauche dite très révolutionnaire. Je voudrais citer ici un article qui est paru dans Mediapart où on lit d’abord que l’agression russe est une offensive impérialiste. Comme si c’était la seule… (…)
Pour l’instant, comme le dit toute la presse (…), les grands gagnants sont les Etats-Unis. A Wall Street, les actions des marchands de canons flambent (…). On peut comprendre cet acharnement à ne voir qu’un impérialisme ; ainsi l’Otan n’existe plus, l’impérialisme américain n’existe plus. Et ça se termine logiquement par “la situation ne sera pas la même si l’impérialisme gagne ou s’il perd”. Résumons : si Zelensky, l’Otan et l’impérialisme américain aidés du petit Macron gagnent, ce n’est pas l’impérialisme, puisque l’impérialisme, ce sont les Russes. Cette mystification qui participe de l’appel à la manifestation de cet après-midi est une forme de pression qu’il faut démonter. »
- Sania, militante LFI
« Algérie, Ukraine : ça n’a rien à voir… »
« Je voudrais répondre à la question posée sur le NPA qui compare la lutte du peuple algérien avec ce qui se passe en Ukraine aujourd’hui. En tant que Franco-Algérienne, je peux dire que cela n’a rien à voir. Nous, on n’avait personne derrière nous. Le peuple s’est révolté. Le peuple s’est organisé, par lui-même, sans l’Otan, et peut-être même contre l’Otan [applaudissements nourris]. Il n’est pas possible de faire une comparaison pareille. »
Messages lus à la tribuneOnt été lues, dans le cours de la discussion, des contributions de signataires européens de l’appel contre la guerre, issues d’interviews parus dans Informations ouvrières.
Propositions retenues par les participants à la réu-nion du 25 février à Paris1- Engager une signature de masse de l’appel « Halte à la guerre », mise en place d’une adresse mail dédiée : haltealaguerre@gmail.com ; 2- Provoquer des réunions de signataires de l’appel « Halte à la guerre ! » dans les départements, les villes, les quartiers… comme c’est le cas à Nantes, le 17 mars prochain ; 3- Envisager la tenue d’une conférence européenne des signataires de l’appel « Halte à la guerre ! ». |