Par l’argent et par la force

L’arrivée au Journal du Dimanche, pour l’orienter, d’un clone politique de Zemmour, installé par le capitaliste Bolloré, a provoqué une grève de la rédaction.

Le groupe Bolloré gère le terminal à conteneurs du port d’Abidjan. Premier port d’Afrique de l’Ouest, représentant 90% du commerce extérieur de la Côte d'Ivoire (photo AFP).
Par Michel Sérac
Publié le 2 juillet 2023
Temps de lecture : 2 minutes

L’extension des médias Bolloré, « par la force et l’argent »1Sud-Ouest, 24 juin 2023. L’empire médiatique capitaliste de Bolloré, après Canal+, s’est étendu à Cnews, Europe 1, Paris-Match, tout le groupe Prisma, avec Gala, Voici, Femme actuelle, des groupes d’édition comme Hachette, etc. La mise au pas des rédactions rebelles s’est opérée de façon brutale. Neuf milliardaires se partagent le contrôle de notre « information »., procède de récentes concentrations capitalistes, entre trois groupes qui se partagent un enrichissement colossal, durant la pandémie, jusqu’à + 600 % en un an. Ils contrôlent le transport des marchandises, les hausses du fret retombant sur les consommateurs.

Pour 80 %, les profits de Bolloré provenaient du contrôle des transports dans 47 pays d’Afrique (42 ports, 27 000 km de rails, etc.).

Ce secteur de la vampirisation capitaliste des ressources africaines passe aux mains du trust italo-suisse MSC de la famille Aponte2C’est pour ses liens singuliers, comme représentant de l’État, avec la famille Aponte, que le premier conseiller de Macron, Kohler, est mis en examen pour « prise illégale d’intérêt ». .

Le second morceau de Bolloré Logistics est acquis par le trust français CMA-CGM, réputé « proche de Macron ». Avec la poignée de capitalistes monopolisant les échanges mondiaux et jouant sur leurs prix, CMA accroît ainsi son réseau d’entrepôts dans 160 pays3

Rappelons que la montée en puissance du secteur capitaliste de la circulation des marchandises provient du transfert des productions vers les pays d’Orient à faible coût de main-d’œuvre, après la transformation de régions entières de France et d’Europe en déserts industriels et la paupérisation massive des travailleurs.

Les risques de pénuries de médicaments sont l’une des nombreuses conséquences de ces destructions industrielles.
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Ce ne sont pas des idées « libérales », comme le professent des idéologues, qui régissent le système d’exploitation de l’homme par l’homme.

C’est la force matérielle impitoyable du capital financier qui, par la guerre économique et la guerre tout court, étouffe la société, pille les nations pauvres… s’approprie et manipule « l’information ».

Pour leur information propre, dans leur lutte de classe pour abolir ce système, les exploités ne peuvent compter que sur eux-mêmes. C’est la tâche que s’assigne ce journal, exempt, depuis soixante-cinq ans, de tout lien avec la classe exploiteuse et son État.